Road trip sur la Pamir Highway

Asie Tadjikistan
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Dernière mise à jour le 03 janvier, 2019 à 07:31 am

1’500 km de pistes accidentées et terreuses avec des paysages à couper le souffle – bienvenu sur la Pamir Highway, une « autoroute » parmi les plus hautes du monde!

Vous y traverserez de vastes plaines à plus de 4’000 m d’altitude entourées de hautes montagnes qui vous regardent de haut, des canyons étroits surplombées par des rochers menaçant et une rivière se transformant en fleuve et formant ainsi la frontière avec l’Afghanistan. 

Reliant Osh (Kirghizistan) à Douchanbé (Tadjikistan), cette route est l’un des incontournables de la région.

Avertissement: La Pamir Highway est une aventure qui vous mettra hors de votre zone de confort. A la lecture du texte ci-dessous, vous pourriez avoir l’impression que nous n’avons pas aimé ce voyage. Cela est faux, on a aimé vivre cette aventure! Par contre, je ne pense pas qu’on la refera. 😉 On la recommande vivement aux aventuriers ainsi qu’aux personnes capables de renoncer à leur petit confort pendant quelques jours. 

Osh, lieu de départ de notre aventure

Comme nous étions au Kirghizistan, le début de notre périple devait commencer à Osh. Nous nous y sommes rendus à la Osh Guesthouse, connue pour mettre en relation les voyageurs désirant partager les coûts du voyage à travers la Pamir Highway. C’est là que nous sommes tombés par hasard sur Sid, un touriste indien voulant rallier Korogh en trois jours, tout comme nous – oui on est conscient que ça fait pas mal de kilomètres par jour mais on ne voulait pas y passer trop de temps non plus. Etant donné que la plupart des voyageurs cherchent plutôt à  passer 10 jours sur la route, nous avons vraiment eu de la chance de trouver un aventurier un peu pressé comme nous. 

Pic Lénine

Notre première étape a été le Pic Lénine, magnifique sommet enneigé avec à sa base un camp de yourtes ainsi qu’un lac d’un bleu magnifique. Ayant déjà testés les yourtes au Kirghizistan lors de notre randonnée à cheval, nous n’avons pas fait d’étape nocturne là-bas.

Passage de la frontière tadjike

Nous avons ensuite continué vers la frontière tadjike. Le passage de la frontière côté kirghize se passe rapidement, le pain et les fruits apportés par notre chauffeur y sont probablement pour quelque chose. Céline se fait même draguer par le contrôleur de passeports qui lui dit « qu’en Suisse, toutes les filles sont jolies comme elle » – j’ai pas trop aimé… s’il n’avait pas le pouvoir de me bloquer le passage et probablement de me mettre en prison…! S’en suit une vingtaine de kilomètres de no man’s land, les deux pays n’étant pas d’accord sur le tracé exact de la frontière.

Nous arrivons ensuite à la frontière tadjike et sommes prêts à y passer jusqu’à plusieurs heures selon les récits de personnes ayant fait la même aventure. Notre chauffeur sort à nouveau pains et fruits frais de son coffre pour les différents douaniers. Contrôle des visas et passeports par les douaniers, puis par la police, tout se passe comme sur des roulettes – à notre grand étonnement.

Une fois arrivés à la sortie, les choses se gâtent...

Non pas à cause de la douane mais à cause de la flaque se dessinant sous notre véhicule… Après un rapide diagnostique, le problème est trouvé : fuite du liquide de refroidissement du moteur… Pendant que notre chauffeur bricole sur la voiture, nous sommes invités par un douanier à venir manger avec lui dans sa cabane. Il nous explique qu’il est de la police en nous montrant son couteau et son pistolet cachés sous son lit et qu’il lui reste environ 20 jours à tirer là en haut avant de retourner en plaine. On comprend mieux comment peuvent être appréciés fruits et pain frais quand on est coincé au milieu de nulle part pendant 1-2 mois.

L’origine exacte de la fuite ne pouvant être trouvée, notre chauffeur remplit le réservoir d’eau en espérant que cela suffise pour le trajet vers Murghab – notre destination du jour. 

Le passage à la douane aura finalement duré 1h30 dont 45 minutes à cause de la panne. Temps expresse malgré tout.

No man's land entre les deux frontières

Murghab

La fuite n’ayant pas été colmatée, il n’a pas fallu plus de 15 minutes avant de voir la température du moteur monter à nouveau. Nous avons donc fait les 150 derniers kilomètres jusqu’à Murghab en nous arrêtant environ toutes les 15-20 minutes pour refaire le plein du réservoir. Heureusement que beaucoup de ruisseaux coulent dans la région dans lesquels on a pu remplir des bouteilles et des jerricanes sinon on y serait encore…

Murghab-Yamchun

Le lendemain matin, notre chauffeur a pu trouver l’origine de la fuite: un tuyau percé le long du circuit. Notre hôte du soir a pu lui fournir un bout de tuyau de remplacement et nous avons pu repartir. Ici, chacun est débrouille et sait se muer en mécano au besoin.

Nous avons relié Murghab à Yamchun via le corridor de Wakhan. C’est durant ce trajet que nous avons commencé à longer la frontière avec l’Afghanistan. Les deux pays sont séparés uniquement par la rivière coulant au fond de la vallée. Les différents postes de contrôle ont chacun reçu leurs fruits et leur pain lors du contrôle de nos passeports et visas.

A force, cela ressemble plus à des péages qu’à des contrôles de police… Les paysages sont à couper le souffle, la vallée est tantôt large et plate, tantôt étroite et escarpée en fonction du relief et de l’érosion. La rivière grandit au fur et à mesure que ses affluents se jettent dedans.

Yamchun - Korogh

Nous avons commencé notre troisième et dernier jour par une visite des bains thermaux Bibi Fatima. Oubliez ce que vous connaissez des bains thermaux d’Europe ou d’ailleurs. Ici, on retourne aux fondements, l’eau thermale sortant et s’écoulant directement de la falaise avec un petit bassin pour retenir un peu d’eau – très très chaude. On s’y baigne nus, hommes et femmes séparés. Le bassin réservé aux femmes ressemblait plutôt à une piscine qu’aux rochers naturels présents chez les hommes. Ne comptez pas plus de 20 minutes sur place, en fin de compte il n’y a pas grand chose à faire.

Nous sommes ensuite partis afin de relier Korogh notre destination finale.

En route, nous avons eu notre deuxième panne.

Une partie de la suspension du pneu arrière gauche a décidé de rendre l’âme après trop de souffrances. Avec l’aide d’un autre véhicule possédant les outils adéquats, la pièce a pu être réparée après environ 45 minutes. 

Bien que possédant une université, Korogh est tout petit et il est inutile de s’y attarder, à part pour récupérer un peu des conditions spartiates du voyage. C’est ici que notre chemin s’est séparé de celui de notre ami indien, repartant quant à lui vers Osh avec notre chauffeur.

Korogh - Douchanbé

Selon ce que vous avez négocié avec votre chauffeur, vous devrez peut-être organiser le trajet Korogh-Douchanbé autrement (ce qui était notre cas). Nous avons pris un shared taxi avec des locaux (ce qui revient nettement moins cher entre nous soit dit).

En cherchant l’emplacement d’où partent les taxis et étant mal informés, c’est finalement un taxi qui nous a trouvé. Étant donné qu’il avait que nous comme passagers, il voulait nous faire rejoindre une voiture déjà archi-pleine. Ne voyant pas où nos sacs et nous-même pouvaient rentrer, nous avons refusé de monter. Du coup, le chauffeur nous a amenés au point de départ et nous a « vendu » à un autre chauffeur ayant une voiture presque pleine et dans laquelle on nous a proposé les deux un siège et demi à l’avant du véhicule. Une fois de plus, il est utile d’être un peu exigeant dans ces pays là afin d’avoir des conditions (sur)vivables.

Comme pour les marshrutka au Kirghizistan, les taxi partent une fois plein, donc étant donné qu’on finissait de remplir le véhicule, on est parti peu après pour 14h de route.

Après environ 6-7 heures de route, on a entendu un gros boum provenant de l’avant du véhicule

Le réservoir du liquide de refroidissement du moteur (encore!!!) avait explosé! L’entraide entre conducteurs a été assez incroyable: au moins 5 voitures se sont arrêtés pour nous aider. En 1h, un mécanicien du village voisin était là, avec la bonne pièce de rechange et le réservoir était remonté. Il a fallu encore purgé les tuyaux – avec la couleur du liquide qui sortait, pas étonnant que plus rien ne passait – et on a pu repartir.

Nous n’étions cependant pas au bout de nos surprises car lors d’une montée, le moteur s’est mis à surchauffer. Nous avons donc dû nous arrêter de nuit au milieu de nulle part pour laisser refroidir le moteur. Heureusement un véhicule passant par là s’est de nouveau arrêté et est allé nous chercher du vrai liquide de refroidissement pour remplir le réservoir. Cela n’a cependant pas suffit et le moteur s’est remis à chauffer un peu après. C’est finalement après l’intervention d’un troisième chauffeur que le moteur s’est remis à fonctionner normalement. Nous sommes finalement arrivés à Douchanbé en 17 heures au lieu des 14 prévues – ou une horde de laxistes nous attendaient… Et vu qu’il était 3h du matin, pas d’autre choix de négocier avec l’un d’entre eux – et bien sûr de payer beaucoup trop cher… 

Et après...

Après cette aventure, nous nous sommes reposés la moindre en visitant Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. 

Conseils pratiques pour un Road trip sur la Pamir Highway

La Pamir Highway peut se traverser en 4×4, à vélo, en shared taxi ou en camion, en 3 comme en 15 jours.

La partie la plus intéressante et dépaysante se trouve entre Osh et Korogh. On peut la prendre dans un sens ou dans l’autre.

A vélo, il est plutôt recommandé de partir du côté tadjike car la montée en altitude est plus progressive. En effet entre Osh et Murghab, on passe de 960m à 3’600m avec un passage à plus de 4’000m.

Si vous partez depuis le Kirghizistan, on vous recommande de prendre une voiture avec le volant à droite. Ainsi l’un de vous sera assis devant à gauche, idéalement placé pour profiter de la vue le long du corridor de Wakhan, la vue se trouvant sur la gauche du véhicule. Inversement, depuis Douchanbé où Korogh, on vous recommande une voiture avec le volant à gauche.

Départ depuis Osh au Kirghizistan

Pour trouver des partenaires de route à Osh, vous pouvez vous rendre à la Osh Guesthouse, possédant un tableau que les voyageurs partant dans les prochains jours utilisent pour trouver des co-voyageurs. Pas besoin de loger là-bas pour avoir accès au tableau. 

Les forums sont également un bon moyen pour trouver un organisateur ou des gens pour partager la voiture.

Tarifs - voyage, nourriture et hébergement

On a négocié le trajet sur trois jours pour 550 $ pour 3 personnes – notez que le trajet depuis le Kirghizistan est censé être moins cher car l’essence y est meilleur marché. Les repas et les nuits n’étaient pas inclus.

Les nuits sur la route coûtent 15 $ par personne par nuit avec repas du soir et du matin inclus (soit 30 $ pour une « chambre double » où selon comment vous dormirez par terre, avec une cabane un peu plus loin servant de « toilettes » et sans douche…). Cela est excessif pour ce qu’on obtient mais il est difficile de faire différemment… je pense qu’à vélo, ça doit être plus facile de négocier et vus les trajets et les distances, prendre sa tente est probablement une très bonne idée.

Les repas de midi sont pris dans des restaurants le long de la route et sont relativement bon marché. On a payé environ 15 somoni (1.50 CHF ou 1.35 €) par personne par repas.

L’entrée au bains coûte 10 somoni (1 CHF ou 0.90 €) pour les touristes, 2 somoni pour le chauffeur et 1 somoni pour les locaux…

Où se loger à Osh? Les hébergements

A Osh, nous avons fait la première nuit au Silk Way Boutique Hotel. Un hôtel trois étoiles dans le Nord de la ville, proche de l’aéroport. C’était notre critère de choix puisque nous arrivions en avion tard de Bishkek. L’hôtel fait le job sans plus. A force, nous remarquons que ce genre d’hôtel n’offre pas un service supérieur à une bonne guesthouse mais est plus cher. 

Le second soir, nous sommes allés à l’Hotel Nur. C’est une guesthouse plus au Sud de la ville. L’accueil est très sympathique. On loge dans un annexe à la maison principale. Et, chose rare, on peut y faire la lessive gratuitement, bien pratique avant de commencer la Pamir Highway. 

Où se loger à Khorog? Les hébergements

En arrivant à Khorog, le chauffeur nous a amené directement dans un homestay. Si vous désirez aller dans celle de votre choix, il faudra le dire au chauffeur.  

Visa pour le Tadjikistan

Pour vous rendre au Tadjikistan, il vous faut un visa. 

Le plus simple est de demander un e-visa qui coûte 50 $. Si vous désirez venir dans la région du Pamir, n’oubliez pas de demander le pass GBAO sur la demande de visa. Cela coûte 20 $ de plus mais est nécessaire pour entrer dans cette région. Une réponse est obtenue dans les 3 jours. 

Dans la FAQ du site, il est mentionné que vous devez entrer dans la région du GBAO le jour exact du début de validité du pass GBAO alors que pour le reste du pays, vous avez 45 jours à compter de la date du début du visa. En pratique, l’e-visa comporte une seule date: celle d’entrée dans le pays. De notre expérience, la date des 45 jours fait foi. En tout cas, nous sommes entrés sans problème à une date différente du début de validité du visa. C’était un point qui me faisait peur avant notre passage de la frontière car je n’avais trouvé aucune information sur internet.

Korogh

A Korogh, aucun distributeur d’argent ne fonctionne avec une carte étrangère, on a essayé avec une carte Maestro, Visa et MasterCard sur au minimum 5 distributeurs différents (à peu prêt tous ceux du centre ville) sans succès.

Les dollars peuvent être échangés dans une banque (les banques sont fermées le dimanche). Tous les endroits où l’on a dormi ont accepté d’être payés en dollars. Pensez donc à en prendre suffisamment avec vous. Les restaurants par conte veulent être payés en somoni. Retirez ou changez-en à Osh avant de partir. Les locaux acceptent également d’échanger des dollars contre des somoni. Renseignez-vous par contre sur le taux de change du jour. Nous utilisons l’application Convertisseur de devise XE.

On peut aller à Douchanbé soit en shared taxi (300 somoni par personne, soit 30 CHF ou 27 €) soit en petit avion (coût environ 200 $ par personne). Nous n’avons pas essayé, mais je pense que ça doit être assez magnifique de survoler la région. 

Contrairement à ce que l’application maps.me marque, le départ des shared taxi pour Douchanbé ne se trouve pas au bazar mais proche de l’aéroport. Un taxi pour vous y amener vous coûtera 3 somoni ou si vous poireautez un peu au bord de la route, vous aurez peut-être un shared taxi qui vous prendra directement depuis la ville, ce qui nous est arrivé par chance. 

Certains liens sont sponsorisés. C’est à dire que si vous les utilisez pour effectuer une réservation, nous toucherons une petite commission sans que ça vous coûte plus cher.

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